Le bassin d’Arcachon

Le bassin d’Arcachon. 

Interrompons les 230 km de plages de la côte Aquitaine, le bassin d’Arcachon est le point de rencontre entre le delta de Leyre et le golfe de Gascogne. Connu dans le monde entier, il offre des paysages exceptionnels : dune du Pilat, Banc d’Arguin, île aux oiseaux… En moins de 20 km de large, il présente une diversité de milieux appréciés par la faune… et les touristes ! 

Un plan d’eau exceptionnel : 

De forme triangulaire, le bassin d’Arcachon est presque séparé de l’Atlantique par le cordon de dunes du Cap Ferret. Il est entouré au Nord, à l’Est et au Sud. Par l’immense forêt landaise. 

Milieu changeant : 

Le bassin d’Arcachon est une ” lagune semi fermée”, c’est-à-dire un plan d’eau communiquant avec l’océan. Sable, vase et chenaux se partagent son étendue au rythme des marées : la surface d’eau varie entre 55 et 155 km². En effet, à chaque basse-mer 110 km² de vasières et de bancs de sable sont découverts. Ils constituent ce que l’on appelle l’estran. 

Mélange d’eaux : 

L’eau du bassin d’Arcachon n’est ni douce, ni aussi salée que l’océan : elle est saumâtre. L’eau douce provient de la Leyre, des canaux reliant le Bassin aux lacs et étangs côtiers, ainsi que d’une dizaine de petits ruisseaux et crastes (fossés creusés par l’homme pour drainer). Elle se mélange à celle, salée, de l’océan Atlantique qui pénètre à chaque marée par les “passes”. 

Formation : 

Le bassin d’Arcachon s’est formé à partir de l’Estuaire de la Leyre. Il y a 6000 ans, ce petit fleuve se jetait directement dans l’océan Atlantique. Au fil des siècles, la pointe sableuse du Cap-Ferret est apparue et a progressé vers le Sud. L’embouchure s’est comblée petit à petit et une île s’est détachée de la rive sud (la future île aux oiseaux). Cependant, la communication avec l’océan existe toujours. 

Ouvert :  

Le bassin d’Arcachon est une exception sur la côte Aquitaine : Les autres plans d’eau de grande taille sont des lacs ne communiquant plus avec l’océan. Cette particularité peut s’expliquer, entre autres, par la structure du sous-sol : présence d’une faille et immenses plissements des couches de roches. Ajoutés au débit de la Leyre et à l’importance des courants de marée au niveau des passes, ces éléments géologiques ont permis que le bassin ne se ferme pas pour devenir un lac. 

Les marées en chiffres : 

– À chaque marée, 130 à 370 Millions de mètres cubes d’eau entrent ou sortent du bassin par les passes. La vitesse du courant peut y atteindre 6 km /heure. 

– Pendant les grandes marées, la différence de hauteur d’eau entre marée haute et marée basse, le marnage est de 4,55 mètres. 

– Au niveau d’Arcachon, l’eau monte pendant 6 ou 7 heures et descend pendant 5 à 6 heures. Par contre, au fond du bassin, au port du Teich par exemple, l’eau ne monte que 2h30, descend 3h30 et reste basse pendant 6 ou 7 heures ! 

L’embouchure : 

Goulet, de 3 km de large et 9,5 de long, l’embouchure du bassin d’Arcachon est une zone sableuse à la géographie extrêmement variable. Cartographiée depuis le XVIIe siècle, son évolution est impressionnante 

Les Passes : 

Les chenaux reliant aujourd’hui le bassin à l’océan Atlantique sont appelés” passe nord “ et “passe sud”. La navigation y est compliquée par le mouvement perpétuel des bancs de sable les délimitant. De plus, la grande différence de profondeur entre l’océan et le bassin (25 à 30 m d’écart) crée une zone de ressac extrêmement dangereuse. D’innombrables navires y ont fait naufrage. 

Cyclique : 

Des bancs de sable naissent à proximité de la pointe du Ferret et migrent progressivement vers le sud-est, en changeant perpétuellement de forme. Plusieurs configurations se retrouvent régulièrement au cours du temps, selon un cycle complet d’environ 80 ans : une ou deux passes navigables séparées par un ou des bancs de sable. Ce cycle géologique est observable à l’échelle d’une vie humaine. 

Sable en transit : 

Sous l’effet de la houle, 400 000 à 700 000 m3 de sable transitent tous les ans le long de la côte aquitaine du Nord vers le Sud. Ce déplacement est appelé “dérive littorale”. Le sable provient de la Gironde et de la côte elle-même. La morphologie de l’embouchure du bassin est liée à ces mouvements de sable. 

Le banc d’Arguin : 

Apparu vers 1950, le Banc d’Arguin a d’abord grandi jusque dans les années 1980 où il a atteint sa superficie maximale. Puis, il s’est réduit progressivement jusqu’à aujourd’hui où il est scindé en trois. Il devrait continuer à régresser et être remplacé par d’autres bancs formés plus au nord. En 2014, le banc du Toulinguet correspondait au banc d’Arguin en 1950. 

Le Cap-Ferret : 

La flèche sableuse du Cap-Ferret, est apparue vers le Ve siècle avant J.C (époques grecque de l’Antiquité). Elle a progressivement fermé le delta de la Leyre, au rythme d’environ 400 m par siècle, formant ainsi le bassin d’Arcachon ! À l’échelle du cycle de 80 ans de l’embouchure, des périodes de forte érosion (comme actuellement) alternent avec les phases ou la pointe progresse vers le Sud.